vendredi 6 mai 2016

L'école Freinet Marseille Nord - une pédagogie différente, une mixité réussie

L'école des Fabrettes à Marseille Nord 13015 est une école particulière puisqu'elle est clairement orientée sur la pédagogie initiée par Célestin Freinet et mise en place à Marseille, par Paulette Quarante, aux Fabrettes justement.


Paulette a elle-même connu Célestin Freinet et sa femme.


Freinet veut remettre en question l'autorité absolue de l'enseignant. Il veut une école où chaque enfant peut s'exprimer, se responsabiliser, coopérer, expérimenter et s'ouvrir sur le monde,pour que chacun :

  • apprenne à son rythme
  • construise ses connaissances avec ses pairs et les adultes
  • développe son sens critique, son autonomie et accède à une réelle prise de responsabilité dans une classe vivante et ouverte sur le monde.


Il faut faire réussir les enfants pour les motiver et non le contraire


L'enseignement est fondée sur l'expression libre des enfants ; texte libre, dessin libre, correspondance inter-scolaire, imprimerie et journal étudiant, etc., qui se perpétue de nos jours.

Célestin Freinet pensait avant tout en termes d'organisation du travail et de coopération. Freinet parle de « technique Freinet »



Il veut une école centrée sur l’enfant. L’école traditionnelle elle est centrée sur la matière à enseigner et sur les programmes qui définissent cette matière, la précisent et la hiérarchisent.


Il a défini une liste d'invariants afin d'aiguiller les instituteurs. En voici quelques-uns:

  • Invariant no 4 : Nul - l'enfant pas plus que l'adulte - n'aime être commandé d'autorité.
  • Invariant no 5 : Nul n'aime s'aligner, parce que s'aligner, c'est obéir passivement à un ordre extérieur.
  • Invariant no 21 : L'enfant n'aime pas le travail de troupeau auquel l'individu doit se plier comme un robot. Il aime le travail individuel ou le travail d'équipe au sein d'une communauté coopérative.
  • Invariant no 22 : L'ordre et la discipline sont nécessaires en classe.
  • Invariant no 23 : Les punitions sont toujours une erreur. Elles sont humiliantes pour tous et n'aboutissent jamais au but recherché. Elles sont tout au plus un pis-aller.


Concrètement comment cela se matérialise à l'école:
  • Le quoi de neuf qui est un espace d'expression libre pour les enfants
  • Les présentations diverses et libres devant la classe, sur des sujets choisis par les enfants
  • Le travail individuel et non commandé à un même moment
  • le conseil coopératif
  • la gestion bienveillante des conflits?
  • une méthode de travail personnel de l'élève d'après un plan fourni par le maître et sur lequel un point est fait en fin de période.
  • des créations en mathématiques
  • des ateliers 
  • des productions où c'est l'élève qui choisit son travail et/ou le sujet de son travail
  • déplacements en autonomie dans la classe, dans l'école
  • des projets communs entre différentes classes, de différents niveaux
  • l'ouverture sur l'extérieur avec des sorties ou projets en lien avec l'extérieur
  • les classes expositions pour permettre aux parents de comprendre ce qui se passe à l'école
  • favoriser l'implication des parents comme partenaires, dont l'investissement est bienvenu



Grâce à cette pédagogie, des parents font clairement la démarche de venir s'inscrire aux Fabrettes, réussissant une mixité rare dans les écoles, avec des enfants venus simplement par la proximité géographique, sans question sur la pédagogie.

L'importance est aujourd'hui de garder cette mixité, notamment lors des inscriptions, afin que cette école ne devienne pas une simple destination d'évitement des violences constatées dans les autres établissements de proximité.

L'Education nationale, l'inspection Académique seront-elles assez attentives pour propager cette démarche dans d'autres écoles afin d'aboutir à une mixité également ailleurs,
plutôt qu'à rejeter une démarche différente par simple refus de se remettre en question ?